« Il sera dommage de lever les barrières
tarifaires dans la filière volaille », a averti le Pdg de la Société
ivoirienne de productions animales (Sipra). Il a indiqué que l’industrie
locale de la volaille est le principal débouché de la culture du maïs
et de bon nombre de céréales. Des centaines de milliers d’Ivoiriens
vivent, en effet, de l’élevage et de la vente du poulet, qui est une des
composantes essentielles de l’alimentation des Ivoiriens.
Jean-Marie
Ackah a expliqué que les grands pays exportateurs de volailles
subventionnent leurs producteurs, qui ont ainsi la possibilité de
produire et vendre à des prix concurrentiels. Il s’est dit convaincu
qu’une levée des barrières tarifaires va nuire au marché local qui sera
inondé de produits de toutes sortes, d’origine et de qualité douteuse. «
Je ne le souhaite pas, mais je n’ai pas peur », a tenu à faire savoir
le Pdg de la Sipra.
Avant d’ajouter qu’avec une telle décision,
il serait plus facile pour les entreprises locales de devenir
importatrices. « Ça peut générer beaucoup d’argent, mais ça ne grandit
pas l’économie d’un pays », a-t-il souligné. Pour le président de la
Cgeci, la Côte d’Ivoire produit de la volaille de qualité à des prix
accessibles. « Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, la protéine animale qui a
le prix le plus bas, c’est le poulet », a-t-il relevé.
Le
président du patronat ivoirien a, par ailleurs, insisté sur la nécessité
pour la Côte d’Ivoire d’avoir et de compter sur des entreprises
performantes, si elle veut atteindre ses objectifs de développement
inclusif. « La Côte d’Ivoire pèse 40 % de l’économie de la zone Uemoa.
Mais je ne suis pas sûr que les entrepreneurs ivoiriens pèsent autant à
la même échelle (…). On est parfois champion en Côte d’Ivoire, mais
lorsqu’on se retrouve à des forums sous d’autres cieux, on se rend
compte qu’on joue plutôt dans la catégorie des minimes », a noté avec
regret Jean-Marie Ackah.
Revenant sur les secrets de sa
réussite, le Pdg de la Sipra a soutenu que pour bâtir une entreprise
pérenne, il faut être rigoureux et résilient. « Il ne faut pas chercher à
être riche dans l’immédiat et vivre dans l’opulence. Il ne faut jamais
baisser les bras dans les moments difficiles et il faut toujours mettre
quelque chose de côté pour les périodes sombres », a-t-il conseillé.
fratmat.info